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Expo 2019 : Boîte à outils

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Exposition « Boîte à outils » au musée le Carroi

Pour la première fois, le musée accueille une installation monumentale d’Étienne Bossut avec « Out » une immense goulotte à gravats composée de moulages en polyester qui ondulera sur la façade. Représentation de ce qui se déroule dans le musée, et référence aux bâtons d’André Cadere ou à « La Colonne sans fin » de Constantin Brancusi. « Out » est le fil conducteur de cette année un peu spéciale et de sa programmation d’art contemporain menée depuis plusieurs années.

La vitrine du musée est confiée à l’artiste Florent Lamouroux

Conscient du monde qui l’entoure, l’artiste privilégie l’autonomie de la création et l’économie de moyen en réaction aux superproductions spectaculaires et lissées : pour réaliser ses sculptures, il enveloppe ainsi simplement « le réel » dans un assemblage de feuilles de plastique et de ruban adhésif, créant par là des agencements de corps vides, artificiels et standardisés, à l’image de ces jouets de plastique dont l’artiste aime à s’inspirer.

Le musée confie, pendant toute la saison 2019, sa vitrine à l’artiste Florent Lamouroux. Trois installations vont se succéder au fil des mois. Invité à s’imprégner du chantier des collections, l’artiste va révéler au public, les différents phasages, les matériaux utilisés, les intervenants extérieurs et le travail mené par l’équipe du musée sur 8764 objets et œuvres d’art. Ce chantier de conservation préventive est en effet isolé du public pour des raisons de sécurité. Florent Lamouroux a été invité par l’équipe du musée car il se confronte au monde et à notre société, en prélevant dans la réalité de notre temps, des objets, des portraits, des postures, et des symboles puissants de notre quotidien qu’il questionne et qu’il provoque derrière des apparences, des archétypes ou des échelles de valeurs.

Castings (mi-avril / mi juin 2019)

La série des « Castings » retrace une tentative de représenter un panel de personnages archétypaux en rapport avec un lieu donné. Je me mets donc en scène, à la manière d’un comédien, dans des vidéos et des photographies, vêtu de costumes de plastique. Ces tenues sont constituées d’un assemblage rudimentaire de sacs plastique dont les attributs et les détails, eux, sont définis avec précision. F.L

Pour sa première intervention, Florent Lamouroux présente trois photographies et sculptures de sa série Castings. Les œuvres ont été spécialement réalisées pour le chantier des collections mené par l’équipe du musée de Chinon. L’artiste a suivi de façon épisodique notre travail afin de le révéler « en parti » au public. Réaliser un chantier sur des collections muséales, signifiait pour l’artiste et signifie pour beaucoup de gens mener un travail minutieux. C’est une réalité mais notre quotidien nous amène à jongler entre des pratiques et des règles de conditionnement et de conservation extrêmement délicates vers des travaux plus généralistes et de gros œuvre tel le déménagement journalier d’œuvres.

C’est donc de ce glissement d’activités et de cet aspect improbable, qu’est née la première intervention de Florent Lamouroux. Le triptyque présenté dans la vitrine du musée met en scène l’artiste en déménageur, en ouvrier avec sa rubalise, et en balayeur. Les trois photographies sont accompagnées de sculptures représentatives des outils de ces trois corps de métiers : balai, poubelle, rubalise, … L’installation est largement traversée par le registre comique. Chaque photographie est ici comme une histoire, le triptyque comme une séquence d’images burlesques qui nous réserve son lot de surprises soit par un retournement de situation ou soit par un jeu de gestes, de postures ou de symboles.

Une des premières activités menée par l’équipe du musée a bien été de sécuriser son chantier des collections. Le déménagement au quotidien des œuvres entreposées dans la réserve vers la salle consacrée au chantier, a nécessité une méthodologie et la mise en place de périmètres sécurisés et balisés. Ceci dans un souci de ne faire prendre aucun risque aux œuvres et à l’équipe. La manipulation au quotidien d’outils tranchants ou chauffants tel le thermo-cutter ainsi que le stockage de produits toxiques et inflammables pour la restauration de certaines œuvres, rendent ce chantier interdit au public. Tout l’espace ressemble à une grande partition où se joue au quotidien une valse d’activités : déménagement, enregistrement, dépoussiérage, découpe des emballages, conditionnement, localisation, restauration, stockage, nettoyage des salles.

L’installation de Florent Lamouroux repose sur son expérience par rapport à notre travail.

Que regardons-nous derrière une image, une œuvre, ou un travail ? Comme le rappelle le philosophe et historien de l’art Georges Didi-Huberman « regarder n’est pas une compétence mais une expérience ». Une œuvre n’est jamais fermée, elle s’offre à chacune et à chacun qui veut bien la regarder.

L’exposition présente un ensemble important de sculptures issues de l’iconographie et des archétypes du monde du travail et du chantier. Entre réalisme, parodie, virtuosité et détournement, « boite à outils » interroge notre société et nous mène vers une réflexion culturelle et humaniste.

Artistes : Zhuo Qi, Céline Cléron, Daniel Nadaud, Florent Lamouroux, Alain Biet, Vincent Ganivet, Mrzyk & Moriceau,…

Prêteurs : Musée d’Arts de Nantes, Frac Poitou-Charentes, Monique Pignet et les artistes.

Du samedi 1er juin au dimanche 22 septembre 2019.

Inauguration samedi 15 juin à 17h. En partenariat avec la ville de Chinon et la galerie de l’hôtel de ville.
Galerie ouverte du mercredi au dimanche de 15h à 18h, et le lundi en juillet et août. Entrée libre. Place du général de Gaulle, Chinon.
Informations 02 47 93 04 92

Midi-musée : le 2 juillet de 12h à 13h, rdv au musée.