
Exposition 2014 "Roulez les mécaniques"
You are here: Accueil » Culture » Musée le Carroi » Exposition 2014 « Roulez les mécaniques »EXPOSITION A CHINON DU 29 JUIN AU 17 NOVEMBRE 2014
L’exposition « Roulez les mécaniques », diffusée en quatre lieux dans la ville de Chinon, convoque le pouvoir de la machine et la mesure du temps sous un angle à la fois imagé et imaginaire. Elle revient sur un siècle de recherches et de propositions artistiques. La thématique de l’art et de la machine traversera des œuvres issues de cette fascination ou de ce trouble sur les progrès techniques et la mécanisation de notre société.
La révolution industrielle arrive au moment où les progrès scientifiques et techniques ont favorisé de nombreuses découvertes et innovations au 18ème et au 19ème siècles. Il faudra attendre 1911 pour que les évolutions techniques et les principes d’organisation du travail définis par Taylor dans son ouvrage « The Principles of Scientific Management » entraîne notre société dans son époque moderne. La révolution industrielle bouleverse toute notre société occidentale dans les domaines : social, politique, démographique, militaire, et dans notre société de consommation. L’art n’y a pas échappé.
Les révolutions industrielles et la sophistication des machines ont inspiré de nombreux écrivains (Jules Verne, Emile Zola, Raymond Roussel, Franz Kafka, H.G Wells, …), architectes, musiciens durant tout le 20ème siècle… En 1902, Georges Méliès réalise «Le voyage dans la lune» adapté de «De la terre à la Lune» de Jules Verne, quelques années plus tard en 1925, Charley Bowers réalise le génialissime «Pour épater les poules», sort ensuite sur les écrans de cinéma «Metropolis» de Fritz Lang, et, en 1936, Charlie Chaplin obtient la gloire avec «Les temps modernes».
QUELQUES PHOTOS D’ŒUVRES EXPOSÉES
PRÉSENTATION DE L’EXPOSITION
Pour Jean Tinguely, «l’immobilité n’existe pas». « Chaos I », « Métachaos » et « Réflexion » de Jean Tinguely sont présentées au public. L’artiste crée ses premières œuvres (les méta-mécaniques) pendant les trente glorieuses, ce sont des sculptures/machines réalisées avec des objets et du métal de récupération qui sont ensuite motorisées pour les animer. Bernard Blistène écrit : « Jean Tinguely mêle à la science amusante, une réflexion sombre et grinçante sur l’univers de la machine à l’âge de son industrialisation. ». Jean Tinguely : « Je mets la machine en doute, je crée un climat de critique, de ridiculisation. J’introduis de l’ironie. Mes machines sont ridicules ou alors elles sont belles, mais elles ne servent à rien». Des œuvres cinétiques viendront côtoyer celles de Tinguely : « Drawing (wispers) » de Diango Hernandez, « Ventilator » de Gabriel Orozco, et l’installation « Tunnel », de Paul Kos. Paul Kos sonde avec humour et créativité les possibilités de la matière. Sur une table en bois est posée une célèbre meule d’emmental où tourne en rond à l’intérieur un petit train électrique. Le gruyère, criblé de trous par définition, est creusé de manière à former un tunnel dans lequel le wagon peut poursuivre sa voie.
« Le cours des choses», film en 16 mm réalisé par les artistes suisses Peter Fischli et David Weiss, présente un enchainement d’actions sans intervention humaine sur plus de vingt minutes. Pendant tout le film, nous assistons à un mouvement sans fin, de chutes, de propulsions d’objets, de petits véhicules, et de petites fusées actionnés par la pesanteur, ou des réactions chimiques. Comme chez Tinguely, les machines existent en tant que métaphores du corps humain.
Le progrès apporté par les machines et l’industrie à des millions de familles, change le quotidien de notre société et nous fait entrer dans l’ère de la consommation de masse. L’automobile et l’aviation deviennent de plus en plus performantes et de plus en plus accessibles au plus grand nombre. Les télévisions rentrent dans beaucoup de foyers, les cuisines se dotent d’objets, de robots ménagers de plus en plus sophistiqués pour améliorer la vie quotidienne. En France, en 1960, les artistes du mouvement « les nouveaux réalistes » vont reprendre les objets et les signes de cette société qu’ils prélèvent dans la vie quotidienne, plus précisément dans la réalité quotidienne comme des symboles puissants pour leurs œuvres. César et ses compressions réalisées à l’aide d’une presse hydraulique, Arman et ses accumulations d’objets, de mécanismes d’horlorge, … Ou bien encore, Mimmo Rotella découvrant en 1961 un bidon d’huile de moteur «Shell Rotella Motor Oil» et qui y voit aussitôt un monument à son nom.
L’architecture est également abordée dans l’exposition avec des oeuvres de Bernd et Hilla Becher, Antti Lovag, et Pol Bury. Le contraste et les lignes de ces nouvelles architectures faites d’acier inspirent de nombreux artistes et architectes. La fabrication de masse, d’un acier de qualité, permet aux architectes de développer et de penser l’architecture autrement. Bernd et Hilla Becher ont mené un projet de recensement de bâtiments industriels par la photographie : châteaux d’eau, tours de refroidissement, gazomètres, puits de mine, silos, hauts-fourneaux. Réalisées selon un dispositif photographique invariable, leurs images en noir et blanc apparaissent aujourd’hui comme des témoignages précieux d’une architecture industrielle menacée par la ruine.
Artistes : Bernd et Hilla Becher, Pol Bury, César, Marcel Duchamp, Fischli & Weiss, Diango Hernandez, Paul Kos, Antti Lovag, Minimaforms, Gabriel Orozco, Mimmo Rotella, Jean Tinguely, …
Galerie contemporaine de l’Hôtel de Ville
Place du Général de Gaulle 37500 Chinon – Tél. 02 47 93 04 92
L’exposition est ouverte du mercredi au dimanche de 15h à 18h. Entrée libre »]
L’exposition s’ouvre avec l’œuvre « Sister » de l’artiste sud-coréen Nam June Paik, reconnu dans le monde entier comme un des artistes majeurs de la scène artistique internationale. « Sister » célèbre et interroge la télévision, objet de culte de notre société. Composée et assemblée par un empilement de multiples téléviseurs « vintage », l’oeuvre prend la forme d’un robot.
Dans la salle des expositions temporaires, la mesure du temps de travail et du règne du chronomètre sera convoqué avec « Le concert de secondes » de Jean Dupuy composé d’une vingtaine de moteurs de petites horloges, tous équipés d’amplificateurs, destinés à transformer le son produit par leur mouvement en véritable symphonie du temps qui s’égrène.
Des œuvres sont également présentées dans la salle des Etats-Généraux du musée là où est exposée la collection beaux-arts. En 1833, Eugène Delacroix réalise un portrait de Rabelais. Fièrement exposé dans cette salle depuis de nombreuses années, la tranquillité de Rabelais sera enfin rompue avec « le mur du rire » de Jacques Halbert. « Le mur du rire » est une installation composée de 20 hauts parleurs qui sont actionnés par les visiteurs grâce à des boutons situés sur une machine. Chaque bouton déclenche le rire d’un artiste (Ben, Claude Lévêque, François Morellet, Jean Dupuy…) qui est contenu dans une boite en carton. Chaque carton par les vibrations déclenchées par le rire donne l’illusion d’un ventre se bidonnant.
Le Carroi – Musée – à l’origine de l’exposition – s’est attaché à montrer un ensemble d’œuvres composé de mécanismes technologiques, électroniques, et électromagnétiques de 1968 à nos jours. L’exposition présente des œuvres majeures de notre histoire contemporaine grâce au soutien d’artistes, de galeries et de collectionneurs privés.
Artistes : Jean Dupuy, Nils Guadagnin, Jacques Halbert, Fernand Léger & Dudley Murphy, Le Capitaine Lonchamps, Nam June Paik, …
>>> TÉLÉCHARGEZ LE DOSSIER DE PRÉSENTATION
Le Carroi-Musée
44 rue Haute Saint-Maurice 37500 Chinon – Tél. 02 47 93 18 12 / musee-lecarroi@cc-cvl.fr
Du 29.06.14 > 22.09.14 : du mercredi au lundi de 14h30 à 18h30
Du 23.09.14 > 17.11.14 : du vendredi au lundi de 14h00 à 18h00.
Tarif : 2€ et gratuit pour les – 12 ans
PASS 3 sites 3€: Le Carroi , la Collégiale Saint-Mexme et la Chapelle Sainte Radegonde et
gratuit pour les – 12 ans
La Collégiale Saint-Mexme fut le principal édifice religieux de Chinon jusqu’à la Révolution. Aujourd’hui transformée en espace culturel, la collégiale accueille dans sa nef de l’an mil un petit théâtre en bois tandis que le narthex du XIe siècle abrite de nombreuses peintures murales médiévales et les vitraux contemporains d’Olivier Debré.
Dans le cadre de l’exposition « Roulez les mécaniques », la Collégiale Saint-Mexme est confiée à l’artiste Nils Guadagnin pour une installation intitulée « Hanging Stones » dont la traduction française signifie «Pierres suspendues». «Hanging Stones» est également la traduction moderne de « Stonehenge » un des plus célèbres monuments mégalithiques composé d’un ensemble de monolithes de plusieurs tonnes formant une structure circulaire concentrique. Ce monument fut érigé entre -2800 et -1100, du Néolithique à l’âge du bronze, en Angleterre, et garde aujourd’hui encore tous ses mystères sur son utilité.
L’installation de Nils Guadagnin établi un lien visuel et métaphysique fort avec le contexte de la Collégiale Saint-Mexme. « Hanging Stones » est composée de plusieurs éléments représentant des pierres noires en suspension et en rotation grâce à une force électromagnétique contenue dans tous les éléments constituant l’installation. Depuis la nuit des temps, la suspension et la rotation sont deux forces qui ont longuement été interrogées par l’homme pour comprendre le sens de notre univers. La science s’oppose de manière générale à la religion, qui cette dernière donne une définition biblique et divine à la création de l’univers par le récit de la Génèse.
Faire apparaître deux forces immatérielles dans cet édifice accentue bien évidemment la symbolique évoquée par la crucifixion du 11ème siècle faisant face à l’œuvre. Et Dieu créa Nils Guadagnin ! Faire apparaître deux pierres suspendues et en rotation dans le vide grâce à un champ magnétique soutient la théorie scientifique de notre univers.
« Mon travail oscille en général entre espaces construits et phénomènes immatériels, aboutissant parfois à une quasi disparition de la forme. Chaque proposition pointe une approche possible de l’espace et du vide tout en explorant sa contradiction pour nous laisser entrevoir un ensemble de possibilités renouvelées. » Nils Guadagnin
La Collégiale Saint-Mexme
Place Saint-Mexme 37500 Chinon – Tél. 02 47 93 11 38 / patrimoine@ville-chinon.com
Du 29.06.14 > 14.09.14 : du mercredi au lundi de 15h00 à 18h00
« Paris me fait, en ce moment, l’effet d’une énorme et puissante machine, fonctionnant à toute vapeur avec une furie diabolique. Les pistons plongent et s’élèvent violemment, le volant tourne, pareil à la roue d’un char gigantesque ; les engrenages se mordent de leurs dents de fer. Tout le mécanisme est secoué par un labeur de géant. L’acier grince et luit, souffle et se plaint. Les membres trapus de la machine se tordent, s’allongent, se raccourcissent, vont et viennent ; et, par instants, dans le grondement sourd de toutes ces pièces qui se heurtent et s’écrasent, la vapeur en s’échappant jette un cri aigu, d’une sécheresse déchirante. » ZOLA, Le Figaro, 15 mai 1867, à l’occasion de l’ouverture de l’Exposition universelle
L’origine de la machine remonte à l’Antiquité, période où de grandes découvertes sont menées par Ctésibios et Archimède. L’odomètre – plus connu aujourd’hui sous le nom de compteur kilométrique – est inventé dans la Rome antique pour calculer et connaître l’étendue de l’empire romain de plus en plus vaste. L’orgue hydraulique est inventé par Ctésibios grâce à un système de pistons, de soupapes, de cylindres, activés et commandés par un clavier. Le fragment de la machine d’Anticythère découvert au début du 20ème siècle est le plus ancien mécanisme à engrenages découvert jusqu’ici (1 siècle av. J.C.). La machine d’Anticythère, machine très complexe, est certainement le premier calendrier lunaire composé d’un important mécanisme à engrenages pour reproduire et comprendre les mouvements du cosmos.
La machine est à nouveau explorée à la période du quattrocento. Léonard de Vinci reprend beaucoup de théories déjà émises par les ingénieurs de la Renaissance. Mais ce qui distingue Léonard de Vinci de ses prédécesseurs est de penser la machine comme une alternative au faible rendement productif. Il est donc certainement un des premiers à chercher à mécaniser une fabrication industrielle et ce dans le domaine du textile. Fasciné également par le vol, il laisse de nombreuses notes, croquis et dessins techniques de machines volantes, aujourd’hui conservés dans un codex à Turin.
Au 18ème et au 19ème siècles, de nombreuses expériences et théories permettent de mettre au point la sidérurgie moderne et la métallurgie. La fabrication de masse d’un acier de bonne qualité est ainsi élaborée, la révolution industrielle est en marche.
« On va vite, on est plus savant… Mais les bêtes sauvages restent des bêtes sauvages, et on aura beau inventer des mécaniques meilleures encore, il y aura quand même des bêtes sauvages dessous », Emile Zola dans « la Bête Humaine »
La Chapelle Sainte-Radegonde
Coteau de Sainte Radegonde 37500 Chinon – Tél. 02 47 93 11 38
Du 29.06.14 > 14.09.14 : du mercredi au lundi de 15h à 18h
Bernd et Hilla Becher
Hauts fourneaux, Seraing, Liège, Belgique, 1979-1981
Photographie
Tirage noir et blanc sur papier
30 x 40 cm
Coll. Frac Centre
Bernd et Hilla Becher
Hauts fourneaux, Seraing, Liège, Belgique, 1979-1981
Photographie
Tirage noir et blanc sur papier
30 x 40 cm
Coll. Frac Centre
Bernd et Hilla Becher
Hauts fourneaux, Seraing, Liège, Belgique, 1979-1981
Photographie
Tirage noir et blanc sur papier
30 x 40 cm
Coll. Frac Centre
Bernd et Hilla Becher
Hauts fourneaux, Seraing, Liège, Belgique, 1979-1981
Photographie
Tirage noir et blanc sur papier
30 x 40 cm
Coll. Frac Centre
César
Compression, 1967
Ustensiles de cuisine, aluminium,
35 x 21 x 12 cm
Coll. Frac Poitou-Charentes
Marcel Duchamp
Boîte en valise, série F, produite sous la supervision de Arturo Schwarz, 1966
technique mixte, 83 reproductions
41,5 x 38,5 x 9,9 cm
Coll. Frac Poitou-Charentes
Jean Dupuy
Concert de secondes (detail), 2011
20 mécanismes d’horlogerie sur piles, gouache sur papier, bois, peinture, collage ; 10 tables de mixage et 20 enceintes actives
110 x 300 x 50 cm
Coll. de l’artiste, courtesy l’artiste et la galerie Loevenbruck
Fischli & Weiss
Le cours des choses, 1987
Vidéo de 29’
Coll. Frac des Pays de la Loire
Jacques Halbert
« Le mur du rire », 2002
Installation sonore
Hauts parleurs, cartons, bureau d’écolier, boutons
Dimensions variables
Collection de l’artiste
Nils Guadagnin
Replic, 2012
Sac plastique, socle, électro-aimant
Dimensions variables
Collection de l’artiste
Nils Guadagnin
Hanging Stone, 2014
pierres, socles, électro-aimant
Dimensions variables
Collection de l’artiste
Diango Hernandez
Drawing (wispers), 2003
Essuie-glaces, batterie de voiture, bois, câbles, mur
160x140x50 cm
Coll. Frac des Pays de la Loire
Paul Kos
Tunnel, 1994
100 x 90 x 80 cm
Train électrique, table et gruyère
Collection de l’artiste
Courtesy Galerie Vallois et l’artiste
Capitaine Lonchamps
Sans titre, 2011
Acrylique sur photographies trouvées
6x29x16 cm
Collection de l’artiste
Courtesy l’artiste et la galerie Nadja Vilenne
Antti Lovag
Sans titre, 1967
Maquette, Métal, vernis
23 x 71 x 60 cm
Coll. Frac Centre
Pol Bury
Manhattan, 1971
Lithographie, encre sur papier
55.5 x 66.3 cm
Coll. Frac Centre
Minimaforms
Vehicle (War Veterans), 2006-2010
1/4 scale chassis with wing assembly – Maquette
Résine, métal, plastique
33 x 75 x 25 cm
Coll. Frac Centre
Nam June Paik
Sister, 1988/1989
Antiques TV cabinet with monitors
and tape VCR and original tape video, 214x122x61cm
Collection privée
Mimmo Rotella
Petit monument à Rotella, 1961
1 boite cylindrique aluminium peint,
socle en bois peint
28,5 x 11 x 11 cm
Coll. Frac Poitou-Charentes
Gabriel Orozco
Ventilator, 1997
Ventilateur plafonnier et 3 rouleaux
de papier hygiénique
700 x 150 x 150 cm
Coll. Frac Pays de la Loire
Jean Tinguely
Chaos I, 1972
Lithographie
Encre sur papier 29.8 x 49.6 cm
Coll. Frac Centre
Jean Tinguely
Réflexion, 1969
Lithographie
Encre sur papier 34.8 x 47.5 cm
Coll. Frac Centre
Jean Tinguely
Méta-Chaos, s.d
Lithographie
Encre sur papier 21.9 x 27.8 cm
Coll. Frac Centre
Fernand Léger et Dudley Murphy
Le ballet mécanique, 1923/1924
Film
Collection Centre Georges Pompidou
David Michael Clarke
Portrait of a machine, 2012
Vidéo
Collection de l’artiste
INFORMATIONS PRATIQUES
Du 29.06.14 > 22.09.14 : du mercredi au lundi de 14h30 à 18h30
Du 23.09.14 > 17.11.14 : du vendredi au lundi de 14h à 18h.
Tarif : 2€ et gratuit pour les – 12 ans
PASS 3 sites 3€: Le Carroi , la Collégiale Saint-Mexme et la Chapelle Sainte Radegonde et
gratuit pour les – 12 ans
Renseignements au 02 47 93 04 92
>>> TÉLÉCHARGEZ LE DOSSIER PÉDAGOGIQUE